Retour sur la notion de vide fertile que j’évoquais dans un post précédent.
Cette notion qui tend à bousculer l’esprit occidental, plus coutumier du « plein », ne signifie pas ne rien faire, mais plutôt créer les conditions permettant d’agir sur ce que l’on juge vraiment essentiel.
Prenez un dirigeant qui enchaîne réunions, décisions, urgences… Il peut croire qu’il tient son équipe par sa réactivité.
Mais en réalité, cette course incessante finit par altérer sa clarté d’esprit, son discernement, sa vision d’ensemble, engendrant de fâcheuses conséquences comme : une fatigue mentale chronique, une tendance à l’hyper-contrôle et au micro-management, une créativité en berne, une incapacité à percevoir les signaux faibles, une perte de lien, etc.
Pourtant, au quotidien, pratiquer le vide fertile peut prendre des formes très simples qui s’avèrent vite bénéfiques, comme :
✅ Prendre 10 minutes de silence avant un comité stratégique, pour revenir au centre.
✅ Laisser un temps de respiration dans une réunion, pour laisser émerger un vrai point de vue.
✅ Faire une marche seul entre deux rendez-vous, pour laisser infuser ce qui vient d’être dit.
✅ Ne pas chercher à remplir chaque blanc, mais laisser résonner.
Ces moments rythment différemment le quotidien, apportent de la sérénité et produisent de meilleures solutions aux différents sujets à traiter. Et ce n’est pas dans le plein qu’on trouve des réponses neuves, car il faut de l’espace pour créer l’accès à « autre chose ».
Reconnaissons qu’il faut parfois une forme de courage, aujourd’hui face à tant d’injonctions, pour oser ralentir mais rappelons-nous aussi que ce n’est pas pour en faire moins, mais pour agir de manière plus juste dans une conception plus efficiente que simplement efficace.