S’entraîner tant à la douceur qu’à la fermeté, telle est la voie des grands leaders, animés par l’esprit du guerrier. Non seulement il n’y a pas d’antinomie entre douceur et fermeté, mais ils sont le parfait complément l’un de l’autre. Voyons pourquoi.
Dans la nature, tout fonctionne par l’équilibre, une chose n’existe que par rapport à son contraire, c’est ainsi depuis la nuit des temps.
La douceur trouve sa source au plus profond de notre cœur. Elle se traduit par le respect de soi et des autres, par la gentillesse, la tolérance, la bienveillance, l’amour, la disponibilité, l’écoute, l’empathie, la tendresse, l’humilité, l’acceptation de notre vulnérabilité. Elle révèle ce qu’il y a de meilleur en nous, elle apaise, nous fait du bien, en fait autour de nous, favorise des relations de grande qualité et l’harmonie. Elle est aussi le remède absolu à l’agressivité et à la violence qui frappent nos sociétés en se distillant sournoisement dans le cœur des individus, traduisant souvent des émotions de peur, de frustration, mais aussi de l’ignorance (ce n’est pas une fatalité, heureusement). La douceur est naturelle chez certaines personnes, moins chez d’autres, mais elle est ce à quoi tout être humain aspire le plus, sans forcément en avoir toujours conscience. Elle est la vérité qui nous connecte à nous-mêmes, aux autres et à l’univers tout entier. S’en éloigner, c’est se déconnecter. La douceur s’exerce, on peut s’y entraîner en acceptant d’écouter notre cœur et de ne pas constamment se mesurer aux autres (car cela ne fait que stimuler l’ego, l’ennemi n°1) mais plutôt à soi-même. Le vrai combat, c’est avec soi-même qu’il faut le livrer, nous enseigne-ton dans les arts martiaux !
L’équilibre de la douceur se situe dans la fermeté qui est tout aussi nécessaire à notre croissance personnelle. La fermeté, qui n’a rien à voir avec l’autoritarisme ni la manipulation, est la prise de conscience que la nature n’est pas toujours tendre, loin s’en faut et nous oblige à aller puiser la force qui est en nous pour gérer les situations que nous vivons au quotidien. L’être humain est doté d’une grande résilience et la vie, cette succession d’expériences, nous donne l’occasion de nous affûter toujours plus en nous extrayant de notre zone de confort. La fermeté bien comprise s’exprime dans la confiance en soi, l’exigence personnelle, la force de conviction qui transporte et mobilise, le courage dont celui de dire non à ce qui n’est pas acceptable, le sens de l’action, l’engagement total, la détermination, l’endurance, l’aptitude à décider, à faire des choix parfois difficiles quitte à être seul, le refus de la facilité, la capacité de relever des défis. Comme pour la douceur, la fermeté de caractère passe par l’entraînement, oui elle s’exerce si nous le décidons et refusons la mollesse et la lâcheté. La fermeté bienveillante est une grandeur d’âme.
Un leader pleinement assumé sait allier la plus grande douceur à la plus grande fermeté. Cette combinaison lui permet d’être totalement aligné, équilibré, puissant et sensible à la fois, humain quoi… Il fait ainsi preuve d’une grande maturité. A contrario, l’un sans l’autre fragilise, déstabilise. La douceur sans fermeté engendre l’abus des avides de domination et peut rendre timoré, quant à la fermeté sans douceur, elle use, casse… C’est le déséquilibre dans les deux cas !
Nous voulons créer des entreprises meilleures et un monde meilleur ? Chiche, entraînons-nous à cette combinaison magique douceur/fermeté qui est à la portée de tous. Décidons-le et agissons en conséquence, bien des choses pourraient alors changer en mieux et qui s’en plaindrait ? S’il reste des plaintifs en fin de de compte, ne nous en soucions pas trop et donnons l’exemple, ce n’est pas à nous de les changer…