La porte du changement ne peut s’ouvrir que de l’intérieur.
Jacques Salomé
On entend beaucoup parler de changement actuellement, un peu dans tous les sens… Or quand les temps sont à l’embrasement, il est urgent de prendre d’abord du recul pour tenter de comprendre au mieux la situation et ce qui est en train de se passer. Seulement ensuite de rectifier le tir avec un oeil plus avisé.
Changer oui, mais pour quoi de mieux ?
Les mondes politique et économique nous montrent tant d’exemples de course hallucinante au changement que cela finit par donner le vertige. Mais c’est souvent la vision qui manque. Muter ou bouger sans cesse sans bien savoir vers où ni pour quoi traduit en réalité une faiblesse de repères ou encore une manifestation d’agitation perpétuelle dont on devrait se méfier. Le « changement pour le changement » est non seulement vain mais il peut même devenir dangereux. Certains font de cette fuite en avant une stratégie en vendant continuellement de l’espoir, du rêve mais sans être la plupart du temps réellement redevables, promettant l’étape d’après, rassurant à l’envi… C’est une forme de manipulation.
En effet, changer n’a de sens que si l’on peut espérer de réelles améliorations liées à ce processus. Des améliorations crédibles, que l’on pourra juger suffisamment significatives et pour le plus large public possible (car on sait pertinemment qu’on ne peut jamais satisfaire tout le monde à la fois, nature humaine oblige). Le changement doit révéler quelque chose de meilleur qui était jusqu’alors caché, en sommeil, non encore révélé.
Incarner le changement
Si tant de conduites du changement ne produisent pas les effets escomptés et déçoivent au final, la raison en est souvent le manque d’incarnation de ceux qui en ont la responsabilité.
Le changement, il faut le porter en soi, il faut en être le premier testeur, le premier ambassadeur. Le changement doit aussi commencer par soi-même car un dirigeant ou un manager qui ne change pas lui-même avec le processus de changement joue la comédie. Et ce qui aurait dû avoir du sens n’en alors plus aucun…
Changer ne signifie pas nécessairement tout remettre en question, mais plutôt rester ouvert, disponible, à l’écoute, capable de continuer à apprendre, à se questionner. Le changement permet alors de gagner en profondeur ainsi qu’en authenticité.
Savoir faire des choix
Changer revient parfois à renoncer à une situation ou à des pratiques passées ou actuelles au profit de nouvelles. Il faut beaucoup d’énergie pour réussir le changement, c’est pourquoi il importe de ne pas créer de confusion. Il est essentiel d’afficher une ligne claire (voir l’article https://www.erichubler.com/manager-lexigence-de-clarte/) qui témoigne d’un réel sens des priorités au détriment de ce qui n’en est pas ou plus une.
Le sens que l’on donne au changement est à ce prix et un leader se distingue aussi par sa capacité à faire des choix non ambigus pour en faciliter l’intégration par les équipes. Une étape non négociable pour espérer obtenir leur mobilisation.