Leadership : s’affranchir des chemins tracés

Pourquoi continuons-nous d’espérer constamment que l’environnement nous soit favorable pour faciliter notre vie, notre travail, nos relations, notre réussite personnelle, familiale, professionnelle, sociale, sportive, financière…?

Notre environnement n’est autre que l’expression, la résultante de ce que nous nourri à l’intérieur de nous, individuellement et collectivement… Comme nous intellectualisons et vivons les situations courantes de la vie, nous produisons l’environnement correspondant… C’est une question d’énergies en mouvement !

Une chose apparaît dès lors essentielle : notre capacité à devenir pleinement nous-mêmes et être le plus LIBRE D’ESPRIT. Autrement dit, s’affranchir autant que faire se peut des conditionnements réducteurs et schémas pré-établis. Un programme passionnant qui permet un voyage à l’intérieur de soi-même, là où tout prend naissance…

Pourtant, dans les faits, nous attendons souvent notre salut de l’extérieur de nous-mêmes (plus de reconnaissance, d’indulgence, une bonne nouvelle, une aide quelle qu’en soit la forme), qui peut parfois prendre la forme d’un leader providentiel (?), qu’il soit politique, religieux, économique ou autre…

Les périodes d’élections nous le rappellent, nous continuons d’espérer que le prochain élu fera mieux que le précédent et améliorera, enfin, notre quotidien à la hauteur de nos espérances… Et pourtant, la plupart d’entre nous sont généralement (et rapidement !) déçus, à chaque fois. Il me semble que nous pouvons attendre encore longtemps l’homme ou la femme providentiel(le)… Et par ailleurs, on a les élites qu’on mérite !

 Cette façon d’être, qu’elle soit consciente ou non, révèle en réalité :

  • notre besoin d’être constamment rassuré dans un monde jugé difficile à vivre
  • un conformisme intellectuel qui nous empêche de solliciter notre potentiel de créativité donc d’avancer avec audace vers de nouvelles solutions
  • notre sentiment d’incapacité à transformer nous-mêmes le cours des événements, à fortiori à grande échelle.

Cependant, lorsqu’on y croit dur comme fer avec une forte dose d’idéalisme pragmatique (question d’équilibre !), le monde PEUT changer ! Et cela tombe bien, car il DOIT changer… Très nombreux sont les exemples à travers l’histoire et le monde qui nous prouvent qu’une seule personne peut changer bien des choses par la force de son enthousiasme, de son engagement, de sa générosité. Mais encore faut-il y croire et le vouloir de toutes ses forces !

Chacun d’entre nous possède un énorme potentiel de réalisation et de transformation, mais très peu l’exploiteront véritablement, attendant souvent que le changement vienne de lui-même ou pire, se conformant à ce que rien ne change (« c’est comme ça… »), sans pour autant être jamais satisfait de ce qui lui est proposé. N’y a t-il pas là un profond paradoxe qui génère un sentiment profond de doute, de frustration, d’impuissance, de méfiance, voire de défiance ?

Le changement vers le mieux, qu’on l’appelle sortie de crise ou autre, est pourtant possible, assez rapidement même, dès lors qu’on prend conscience que c’est en nous qu’il doit naître et s’exprimer, en toute liberté d’esprit. Ne rien attendre de l’extérieur nous met face à nous-mêmes, à nos motivations, à notre volonté, à notre détermination. Cela nous conduit à nous prendre en main, à devenir vraiment responsables (adultes !), autonomes, innovants et de là, meilleurs, plus confiants aussi. Et ce quelle que soit notre situation du moment : emploi occupé, niveau social, situation géographique, niveau de revenus, contexte familial… Aucune excuse ne tient la route bien longtemps !

Chacun d’entre nous peut contribuer à améliorer sa situation et celle de son environnement, dès lors qu’il accepte de prendre des risques, de s’engager, de perdre (s’il ne l’accepte pas, il ne gagnera pas), de s’ouvrir aux autres, de se remettre en question dans sa façon de penser, de communiquer et d’agir.

C’est une attitude toute différente de celle qui nous rend assistés et de là frustrés, malheureux. Le bonheur et la réussite sont possibles pour CHACUN D’ENTRE NOUS, il n’y a pas les chanceux et les non chanceux, les élus et les marginaux, les forts et les faibles. Il y a ceux qui y croient et ceux qui n’y croient pas !

Soyons plus forts de l’intérieur, plus fluides également pour ne pas rester figés sur la peur ou l’échec, la crainte du regard des autres ; libérons cette prodigieuse énergie intérieure qui peut produire des miracles, renforçons notre corps, notre coeur et notre esprit et affranchissons-nous des chemins sur-employés dont il n’y a souvent pas grand-chose à attendre. Chacun a son chemin à prendre, il n’est pas écrit à l’avance mais se construit un pas après l’autre. A nous de choisir la direction !

Et à force de développer notre leadership, nous ne l’attendrons plus des autres pour diriger notre vie.

Pour illustrer cette réflexion et l’approfondir, j’aimerais à présent vous proposer :

– une courte vidéo avec Jiddu Krishnamurti, grand philosophe indien (1895-1986) pour qui j’ai une grande admiration, il est une source inépuisable d’inspiration. Un grand leader spirituel qui nous apprend notamment comment devenir libres en devenant nous-mêmes (j’encourage également la lecture de ses ouvrages, parmi lesquels « Journal », dans lequel vous découvrirez sa vision de la méditation qu’il a évidemment beaucoup pratiquée) :

https://www.youtube.com/watch?v=n8yQ3IoVfgU

 

– un texte intitulé « La cire et l’eau chaude : la force de la première impression », issu de l’excellent ouvrage d’Olivier Clerc « La grenouille qui ne savait pas qu’elle était cuite et autres leçons de vie » :

« Imaginez un récipient contenant une épaisse couche de cire froide, durcie, dont la surface est tout à fait plate et lisse.Vous prenez une cruche remplie d’eau chaude et vous en répandez un peu sur la cire. L’eau peut librement glisser où elle veut sur cette surface vierge, sans reliefs. Mais, étant chaude, à peine entre-t-elle en contact avec la cire que l’eau en fait fondre le dessus, y imprimant une empreinte peu profonde, comme celle d’un skieur dans de la neige poudreuse. Désormais, la cire présente un léger creux, l’eau chaude ayant tracé un chemin pareil au lit d’une rivière. Si, maintenant, vous répandez à nouveau un peu d’eau chaude dans le même récipient, que va-t-il se produire ? Où qu’elle tombe en premier, l’eau, moins libre que la première fois, va immanquablement rejoindre la trace antérieure qui va dès lors guider son écoulement et s’approfondir un peu. Plus vous versez d’eau, plus la même trace se creuse encore davantage, ne laissant plus guère de liberté à l’eau d’emprunter un autre chemin que celui déjà tracé. »

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